Déjà 8127 jours sont passés depuis que tu nous as quittés le 13 Juillet 2002.
Un aller sans retour...
Lundi 9 juillet 2002, notre fils de 7 ans 1/2 part en vacances avec son frère, sa soeur et ses grands parents à la ferme chez leur oncle André dans la Marne (51) à Auve près de Sainte Ménéhoulde (ils sont contents). Ils s'amusent bien et profitent à fond. Un soir, le 13 juillet 2002, ils décident de faire du vélo dans le corps de la ferme avec la fille d'André (Mathilde) et là, tout bascule, Jean-Baptiste se fait écraser par un caterpilar devant les yeux de son frère (le seul témoin). Nous nous sommes rendus sur place au bout de 02h30 après l'avoir appris brutalement. Nous le pensions en sécurité et soi-disant dans une ferme, modèle et sans danger. Nous étions sous le choc. Un médecin était là pour nous apaiser. Nous avons dû nous rendre le lendemain matin au funérarium pour voir notre fils, il avait la tête bandée, il fallait maintenant choisir et acheter son cercueil (notre fils part en vacances, il revient dans un corbillard, personne ne peut imaginer la douleur des parents). Nous n'arrivions pas vraiment à réaliser.
Nous avons appris après les circonstances de l'accident. Le plus dur maintenant c'est l'absence d'un petit garçon formidable, généreux et exceptionnel par son humour, son intelligence, sa gentillesse, aimant la nature et sportif (club de hockey à Amiens 2 fois par semaine, l'un des meilleurs de son équipe, natation, ski alpin sur les pistes rouges, etc...) On s'apercoit avec le temps de l'irresponsabilité, de l'égoïsme et de la fierté mal placée des gens, avant cette catastrophe nous pensions que chaque homme avait un coeur, nous constatons aujourd'hui avec stupeur le contraire.
Nous, parents, trouvons cet accident insupportable n'ayant à ce jour qu'une communication téléphonique de la part du principal responsable après avoir nous même appelé.
SECURITE A LA FERME SIGNIFIE SECURITE D'EXPLOITATION :
Notre devoir est de faire comprendre aux conducteurs d'engins agricoles que la sécurité est un choix et non un fait acquis. Nous sommes persuadés que toutes les tragédies à la ferme pourraient être évitées, c'est pourquoi il faut convaincre les agriculteurs d'accorder à la sécurité la plus grande priorité sur leur ferme.
Les agriculteurs âgés courent de plus grands risques...
- Soyez extrêment prudent lorsque vous faites fonctionner des machines, et
concentrez vous sur ce que vous faites.
- Garder les pare-brises propres, à l'intérieur comme à l'extérieur, et
servez-vous souvent de vos rétroviseurs arrières et exérieurs.
- Prenez garde aux obstacles.
- Apprenez à connaître vos limites.
Ne forcez pas votre corps et votre esprit au-delà de leurs limites sécuritaires.
Le processus normal de vieillissement après 50 ans entraîne souvent une fatigue
rapide, une réduction de la vue et de la perception de la profondeur, ce
facteur peut augmenter les risques d'accidents, faites examiner vos yeux
régulièrement et, si on vous en a prescrit, portez vos verres. Le
vieillissement peut aussi diminuer votre vision périphérique, ce qui risque
d'influencer votre rendement au volant de vos engins agricoles.
- Familiarisez-vous avec les médicaments que vous prenez, même les médicaments
en vente libre peuvent nuire à vos réflexes et diminuer votre vigilance,
limitant ainsi votre capacité à faire fonctionner des engins agricoles. Dans le
cas de certains médicaments vous ne devez pas conduire.
- Attention à la fatigue en fin de journée, soyez vigilants.
Il faut savoir que près de la moitié des accidents de ferme se produisent en juillet, août et septembre. Faites attention et soyez conscients des dangers. Les fermes ne ressemblent plus à celle d'antan. Il faut toujours se soucier de la sécurité à la ferme, même si on est vraiment pressé !
Souvenez-vous du 13 juillet 2002 a Auve (Petit patelin perdu dans la Marne) de la catastrophe dans une ferme !
NOTRE AVIS : il faut savoir, dès que l'on prend des engins aussi dangereux tel qu'un caterpillar et qu'il arrive un tel accident, on doit se sentir automatiquement coupable, responsable et conscient de la gravité d'un acte irréparable.
Nous avons appris par la suite que les habitants de Auve ont été soulagés que se ne soit pas un enfant du village, nous l'avons entendu.
Pour nous Jean-Baptiste n'est pas un sujet tabou et nous sommes toujours étonnés du silence fait depuis le 13 juillet, personne n'a jamais pris de nouvelle. Il nous a fallu 7 ans 1/2 pour avoir un enfant aussi exceptionnel et dans le cas présent quelques secondes pour le TUER et le détruire.............
Le gros tracteur est venu sur moi et pourtant il y avait plein de places ailleurs et moi maintenant je suis très loin de ma famille. |
La vie a repris et tout le monde est au travail dès le surlendemain du drame sauf tes parents. Et maintenant nous ne sommes plus que deux et tes frères et soeur pensent à toi pour l'éternité, la vie est triste et différente sans toi.
|
(on est tous conscients que les routes sont dangereuses) Mais là ! il y a une garderie près de la ferme qui fonctionne en permanence et des enfants peuvent en sortir. Nous connaissons beaucoup de bons agriculteurs qui conduisent des tracteurs...etc... Ils nous disent avoir reçu la consigne suivante de leurs aînés dès qu'ils apprennent à conduire des engins agricoles : on rentre dans le corps de ferme doucement en doublant son attention. Il y aurait eu une colonie de vacances devant il l'écrasait. Il y avait une très longue distance après le virage et rien ne pouvait l'empêcher de ne pas le voir même tomber (mon fils de quinze ans le seul grand et témoin de la catastrophe dit le contraire qu'il n'est pas tombé), tombé ou pas ce n'est pas le problème, il était visible. Cette plaie ne se refermera jamais car nous avions un fils exceptionnel, intelligent et ramenant toujours de bonne notes de l'école et un battant de sportif.
Il aimait beaucoup la nature, la musique, c'était aussi un collectionneur. Il s'avait se faire aimer. C'est un ange qui est constamment dans nos esprits. Nous avons perdu notre soleil et pas uniquement quelques rayons.
Nous sommes certains que peu de parents ont connu le bonheur que nous avions avec lui, vous avez des enfants, mais vous ne pourrez jamais comprendre (c'était lui avant tout, nous organisions notre travail en conséquence et nos loisirs avec lui et nos autres enfants). Pour nous, il était naturel de faire des efforts pour sa vie qui était tracée prospère et riche dans tout les sens du terme, mais le soir du 13 juillet, notre vie s'est brisée en milliers de morceaux et a basculé dans l'horreur. Il n'y a pas de mots pour décrire la souffrance que nous ressentons depuis cette tragédie.
Rendre service et dire moi je n'en ai pas pour longtemps avec mon engin. le village a été sous le choc le 13 juillet mais soulagé après avoir appris que ce n'était pas un enfant du village ! fierté mal placée. (je comprends que vous ayez eu de la peine mais c'est un accident, c'est tout, on parle facilement au participe passé).
Pour nous c'est le présent tous les jours.
Le décès de notre fils Jean-Baptiste de sept ans 1/2 fut l'explosion d'innombrables émotions. La perte de cet enfant, plein d'amour et de douceur, laissa là une partie de mon coeur, et de ma tête. C’est l'impuissance, la culpabilité d’avoir fait confiance, la colère, la haine, le tourment continuel.
Questions sans réponses
Nous avons tant de pourquoi. Pourquoi ce jour de 13 juillet 2002, le soleil
s'est-il éteint pour toujours dans notre vie? Tu n'avais que 7 ans ½ et tu
étais un enfant magnifique, tu avais tant de rêves à accomplir, tu étais un
être passionné et passionnant pour tous ceux qui te connaissaient.
Quand vous voyez votre
enfant au funérarium, son visage enveloppé, il n'y a aucun réconfort, lui qui
aimait tellement la vie. Aucun mot ne peut décrire la mort de notre cœur.
L'espoir ne signifie rien quand vous ne pouvez pas voir ou toucher votre enfant
qui a rempli sept ans et demi notre vie de joie. Ne plus jamais voir son
sourire, ou vous serrez dans vos bras. Ne plus jamais l'entendre vous dire,
"je t'aime". Rien n'est comparable à la douleur de perdre un fils
aimé. Votre corps entier devient abattu avec une douleur physique la plus
horrible. La douleur ne s'estompe pas avec les ans, c'est faux ce qu'on nous
raconte. S'il y a un baume pour guérir la peine, c'est pas le temps... Et de
nos cœurs chaque jour une plainte monte...
Est-il
possible d'entreprendre le travail de deuil de notre fils, je ne pense
pas de toute façon la famille est détruite. La reconnaissance de la
société et de la justice (mais quelle justice?) pourrait-elle fixer de nouveaux
repères permettant à nous parents de progresser dans le travail de deuil, de
découvrir un nouveau cadre de vie, où l'autre que l'on aimait n'est plus là, où
il redevient possible de regarder ailleurs ayant perdu l’essentiel qui se situe
déjà dans l'au-delà de nos ressources humaines?
Le Deuil est impossible d'un passé sans cesse présent ? le manque de l'autre ?
C'est même, selon nous, par l'enfant que nous découvrons notre responsabilité, beaucoup d’adultes peuvent y réfléchir. Si nous avions tous cette conscience avec le respect de l’autre notre vie serait aujourd’hui différente. Nous sommes dans un sursis et debout grâce au courage de notre famille.
Jean-Baptiste, tu nous manques chaque jour davantage, depuis ce jour tragique où tout a bascule si brutalement. Nous ne savons plus vraiment où nous allons, nous avons l’impression de te chercher, de t’attendre, la porte va s’ouvrir et tu vas revenir avec ton grand sourire. Nous n’arrivons plus à nous projeter dans l’avenir. Nous allons, nous venons, nous essayons maman et moi de nous reconstruire car nous savons que tu ne voudrais pas d’une famille malade, inconsolable. Nous avons récemment changé toute la cuisine pour occuper nos esprits. Nous nous sommes promis avec Damien, Matthieu et Camille de faire tout ce que nous pourrons pour te défendre et défendre ton honneur pour que ton décès brutal et celui de tant d’innocents ne tombe pas dans l’oubli…..Tu es la lumière de notre vie et tu le resteras jusqu'à notre dernier souffle. Nous devons continuer à avancer et ferons de notre mieux pour continuer à vivre pour tes frères et soeur qui souffrent terriblement. Ils ne parlent pas beaucoup, mais nous voyons dans leurs yeux certains jours, la souffrance, nous essayons de les préserver de notre chagrin afin de les aider à grandir du mieux que nous pouvons.
Le monde à l’envers.
Tu nous connais et quelque part tu dois nous aider ! Aujourd'hui, nous savons que tu veilles sur nous mon grand JBB et t'imaginons entouré de lumières et d’étoiles dorées en nous tendant les bras. Nous avons si mal de ne plus te voir, chaque jour qui passe nous rapproche de toi et un jour viendra où nous nous retrouverons sous une autre forme, nous ne pourrons plus à nouveau te faire des chatouilles et mille baisers, t’aider à faire tes devoirs, te baigner et t’habiller en regardant franklin tous les matins avec maman, faire certaines sorties en famille, à la mer, au bois, te voir évoluer en roller, au hockey sur glace, à la piscine au ski alpin ou au ski nautique avec papa comme au temps d'avant, au temps où le bonheur régnait encore dans nos cœurs.
Papa aime le sport comme lui l’aimait, nous avions et avons compris que l’amour, c’est de regarder dans la même direction au sein d’une petite famille et ne faire confiance qu’à soi et surtout pas aux personnes dont la fierté est mal placée et ceux qui n’ont jamais su évoluer avec leur temps.
Il n’existe malheureusement pas de machine à remonter le temps mais heureusement notre mémoire sera toujours intacte. Tes parents, frères et sœur qui t’aiment tant.